Faut-il employer le style administratif dans votre copie ?
Je réponds immédiatement à cette question : ça dépend !
En réalité, il en va du style administratif comme des chasseurs : il y a le bon style administratif et le mauvais style administratif. Avec une nuance par rapport à l’analyse des chasseurs par Les Inconnus : la distinction entre le mauvais style administratif et le bon style administratif est plus claire.
Le mauvais style administratif se rencontre fréquemment. Il se caractérise par :
– des phrases longues et complexes, pour paraitre intelligent ;
– une euphémisation du propos, avec l’emploi de termes plus flous, passepartouts, à la mode ;
– des redondances et périphrases, toujours pour allonger le propos ;
– des manies syntaxiques qui nuisent à la lisibilité (forme passive, forme impersonnelle, etc.).
Bien sûr, vous l’avez compris, ce n’est absolument pas ce style administratif qu’il faut employer dans votre copie.
Le bon style administratif, trop rare, se caractérise par de grands principes respectés :
– la logique (votre raisonnement doit apparaitre clairement) ;
– la clarté (votre propos doit être lisible et sans ambigüité) ;
– la concision (éviter les propos inutiles, ne dire que l’essentiel, idéalement en peu de mots) ;
– l’objectivité (par opposition à la subjectivité : votre propos ne doit pas transcrire vos mouvements d’humeur ou vos opinions) ;
– l’adaptation (le style doit s’adapter aux circonstances : on n’écrit pas à un préfet comme à un administré).
En observant ces grands principes, vous voyez qu’ils sont bien adaptés à l’exercice de la note de synthèse. Vous vous trouvez dans un contexte donné (adaptation), avec pour règle de n’utiliser que les éléments du dossier (objectivité), de produire un écrit limité à x pages (concision), qui doit être lisible et précis (clarté) et argumenté (logique).
Toutefois, mettre en application ces principes n’est pas chose aisée, surtout quand le monde professionnel nous expose à quantité de mauvais exemples. Cela se travaille, plutôt comme une course de fond que comme un sprint. C’est une habitude à prendre au jour le jour, en ayant le souci de bien faire dès que l’on se trouve en situation d’écriture.
J’aurai l’occasion de revenir sur ces sujets dans de futurs articles.